Jack
Lang a présenté son plan de réforme
:
Langue vivante pour tous les CM2 à la rentrée
2000
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Le
ministre de l'éducation nationale a présenté mardi 20 juin son
plan de réforme pour l'école primaire. Jack Lang prévoit notamment
l'apprentissage d'une langue vivante pour tous les CM2 à la
rentrée, et dès la maternelle à partir de 2005.
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Actuellement, seuls 80% des élèves de CM2 bénéficient d'une sensibilisation
à une langue étrangère, généralement l'anglais. L'ambition du ministre
est que tous les élèves de sixième étudient deux langues vivantes,
l'une commencée à l'école primaire, l'autre débutée au collège. Pour
cela, l'apprentissage d'une langue vivante sera généralisé dès la
rentrée 2000 dans toutes les classes de CM2. Ce sera le tour des classes
de CM1 la rentrée suivante, et ainsi de suite jusqu'à la grande section
de maternelle en 2005.
Le
ministre souhaite d'ailleurs la mise à l'étude de l'extension de l'obligation
scolaire à l'âge de cinq ans (au lieu de six), c'est-à-dire au niveau
de la grande section de maternelle. Ce dispositif ambitieux pour les
langues vivantes, fruit de consultations avec de nombreux spécialistes,
dont le linguiste Claude Hagège, professeur au Collège de France,
s'appuie sur une mobilisation des maîtres ayant une compétence en
la matière, notamment des professeurs du second degré volontaires
pour intervenir dans les écoles.
A
compter de la rentrée 2002, une épreuve de langues vivantes sera introduite
dans le concours de recrutement des professeurs d'écoles. Jack Lang
plaide par ailleurs pour une diversification des langues apprises
en primaire, autrement dit pour que l'Anglais, assuré d'un enseignement
au collège, ne soit qu'un second choix. Partisan de la valorisation
de langues extra-européennes comme l'arabe et le chinois, il compte
également encourager l'enseignement des langues régionales. Des
discussions sont en cours en vue de l'intégration dans l'enseignement
public des établissements enseignant ces langues par immersion.
Extraits du discours de Jack Lang :
« Les
élèves d'aujourd'hui vont vivre et travailler dans une Europe forte
de différentes cultures et de son plurilinguisme. L'apprentissage
des langues vivantes est une absolue nécessité. C'est dès la rentrée
1991 que Lionel JOSPIN a engagé les premières expériences d'initiation
à une langue vivante à l'école élémentaire. Notre détermination est
totale à passer maintenant à la vitesse supérieure et à franchir un
cap ambitieux. Les progrès à réaliser sont considérables : les
langues vivantes s'implantent progressivement mais difficilement,
la diversité des langues apprises est entravée, l'apprentissage commence
tardivement alors que les enfants ont de bien meilleures capacités
à discriminer et à reproduire les sons d'une langue étrangère avant
8 ans, les programmes officiels de l'école élémentaire ne donnent
pas de place à l'enseignement d'une langue vivante, l'enseignement
des langues et cultures régionales souffre des mêmes retards, et enfin,
les langues des pays d'émigration, à quelques grandes exceptions près,
ne sont pas suffisamment reconnues.
(…)
J'ai également décidé de favoriser l'enseignement des langues régionales.
Deux voies sont aujourd'hui offertes dans l'enseignement public :
initiation et bilinguisme. Une discussion s'est ouverte avec les associations
Diwan et Seaska en vue de l'intégration dans l'enseignement public
des établissements pratiquant l'enseignement des langues régionales
par immersion. Ainsi, une troisième modalité sera offerte par l'éducation
nationale pour cet enseignement.
(...)
Les domaines de créativité ne sauraient être limités à l'avance :
ils concerneront aussi bien les contenus que les structures, les méthodes
que les ressources. Si la priorité demeure évidemment le domaine des
apprentissages et des savoirs à transmettre, les initiatives porteront
aussi sur les nouvelles technologies, l'éducation artistique et culturelle,
le monde de l'entreprise, celui des médias, les pratiques artistiques
ou la santé, le sport, l'usage des langues régionales ou étrangères.
L'ouverture aux systèmes étrangers, notamment les échanges internationaux
dans le cadre de l'Union Européenne, seront privilégiés. »