Festival Mouezh ar Gelted à Pont-Croix : une petite pincée de Celte...
Article : Nicolas Gonidec
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"Sans hier et sans demain, aujourd'hui ne vaut rien !" Cette phrase
célèbre de Pierre-Jakez Hélias pourrait être la devise
de l'association War Raok, qui organise chaque été depuis neuf
ans le Festival Mouezh ar Gelted (la voix des Celtes). Au début du siècle,
Pont-Croix, campée au fond de l'estuaire du Goyen, attirait les Bretons
de toute la région lors de ses 24 foires agricoles annuelles. Ses ruelles
pavées et rutilantes témoignent encore de cette splendeur économique
passée. Mais une dizaine de jeunes a décidé, en 1995, de
redonner vie aux traditions et de conjuguer leur ville au présent...
et surtout au futur.
Le Festival Mouezh ar Gelted était né. Aujourd'hui, fruit d'une
incontestable réussite, il attire plusieurs dizaines de milliers de touristes
ou de riverains, et se positionne au même rang que ses aînés.
Cette année, c'est Marthe Vassallo et Philippe Olivier qui ont ouvert
le bal mercredi 10 août, succédant à Carlos Nuñez,
Tri Yann, Gilles Servat et Patrick Ewen. Cette entrée en matière
était suivie du spectacle du cercle des Bruyères de Beuzeg-Cap-Sizun,
"Ar Gorle Bella". Mais le cur de la fête, c'est la journée
du jeudi, consacrée à la foire, comme à la grande époque.
Le centre-ville s'habille de ses plus belles couleurs, les bagadoù se
mêlent aux veaux, vaches, cochons, chevaux, volailles, ânes et moutons...
Les agriculteurs locaux retrouvent les gestes ancestraux, comme le battage à
l'ancienne, ainsi que les vieux tracteurs ou vieilles batteuses qui tournent
à leur rythme. Dans une autre cour, des passionnés s'adonnent
aux jeux bretons, tandis que d'autres préfèrent goûter aux
produits du terroir proposés sur les nombreux étalages du marché,
"comme autrefois".
En fin de journée, l'ensemble des participants se rassemble pour défiler
au son des binioù et bombardes. Un défilé qui diffère
de tous ceux auxquels on peut assister partout en Bretagne en juillet-août
: loin de se résumer à une suite de démonstrations de cercles
et bagadoù, ce sont ici les habitants de la petite cité qui, vêtus
à la mode d'antan, emboîtent le pas aux tracteurs et autres 4CV
ou mobylettes d'avant-guerre, le tout dans une ambiance de fête qui respire
la Bretagne profonde.
Après cette superbe parade, place au repas, et en musique s'il-vous-plaît
! Au menu, cochons grillés au feu de bois, sur des airs de Skolvan et
des Frères Morvan... Dégustation qui se transforme rapidement
en fest-noz, point final et majestueux de ce festival qui prouve que, s'il faut
toujours se tourner vers le futur, cela ne peut se faire sans puiser dans les
racines du passé.
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